22 Octobre 1940
Front Nord
La journée est essentiellement marquée par l’organisation d’une attaque massive, combinée entre les trois escadrons de Bristol Blenheim basés à Aden, sur les bases aériennes d’Alamata et Dessie (nord Éthiopie). La distance entre Aden et Alamata impose l’organisation d’une étape de ravitaillement sur l’île de Perim en mer Rouge. À cet effet, trois Gloster Gladiator du No.94 (RAF) Squadron sont envoyés sur place afin d’assurer la couverture aérienne entre 7 h 20 et 13 h 10 : N5787 (Squadron Leader William T.F. Wightman), L9047 (Flight Lieutenant Gordon S.K. Haywood) et N2290 (Sergeant Price).
Les trois premiers Bristol Blenheim du No.8 (RAF) Squadron décollent à 8 h 10 de Khormaksar pour se poser à Perim vers 9 h, puis repartent une heure après en direction des deux aérodromes italiens. Ils sont suivis par trois autres appareils du No.11 (RAF) Squadron qui décollent à 9 h 30 de Sheikh Othman (ravitaillement entre 10 h 10 et 10 h 55), quoique l’un d’entre eux (L4919) doit abandonner la mission en raison d’un problème moteur. Enfin, trois autres Bristol Blenheim du No.8 (RAF) Squadron prennent la suite à 10 h (ravitaillement entre 10 h 40 et 11 h 40). Plusieurs avions italiens (au moins quatre Caproni Ca.133) sont signalés au sol. Si une fois de plus, plusieurs coups au but sont signalés contre les hangars, divers bâtiments et réserves potentiels en carburants et munitions, les rapports reconnaissent la difficulté d’appréhender les résultats réels.
Dans le camp adverse, le Sergente Maggiore Ugo Zoino, de la 411a Squadriglia CT, connait une journée très mouvementée. Ce dernier décolle, à bord de son Fiat CR.32, pour s’opposer à trois appareils, probablement les premiers du No.8 (RAF) Squadron. Il est, cependant, victime d’un problème d’armement provoquant des dégâts dans son réservoir d’huile. Face à l’impossibilité de se reposer en plein bombardement, il décide d’engager un Bristol Blenheim isolé avec l’une des mitrailleuses encore fonctionnelles. Cependant, son armement refuse encore de fonctionner, et il décide d’endommager la queue de l’appareil avec son hélice. La vue limitée, par ses lunettes désormais pleines d’huile, il retrouve quelque peu la raison et dégage violemment vers le sol pour trouver un moyen d’atterrir, ce qu’il réussit. Il est, cependant, contraint d’abandonner rapidement son Fiat CR.32 qui commence à attirer l’attention des Britanniques. Profitant d’une accalmie, il tente de rejoindre son avion pour le mettre à l’abri. Il est, toutefois, encore obligé à battre un record de sprint lorsque les deux bombardiers du No.11 (RAF) Squadron surgissent au-dessus du terrain.