Front nord

Les éléments avancés de la Gazelle Force poursuivent leur progression en direction d’Agordat (Érythrée) et entrent en contact avec la première ligne de défense dans l’après-midi.[1] L’aggravation brutale de la situation conduit Amedeo di Savoia-Aosta à ordonner le déploiement immédiat du 11° Reggimento Granatieri di Savoia afin de renforcer les effectifs, tandis que les Generali Luigi Frusci (gouverneur d’Érythrée et d’Amhara), Pietro Pinna Parpaglia (commandant de la Regia Aeronautica en AOI) et Claudio Trezzani (chef d’état-major des forces armées en AOI) rejoignent Agordat (Érythrée). Durant la réunion, la décision est prise de confier la défense d’Agordat (Érythrée) au Generale Orlando Lorenzini avec la 4a Divisione coloniale, tandis que le Generale Angelo Bergonzi est chargé de Barentu (Érythrée) avec la 2ª Divisione coloniale eritrea.[2]

La RAF effectue deux sorties mouvementées dans la matinée. Un premier Bristol Blenheim (T1823) est chargé d’une reconnaissance de la route entre Karora (Érythrée) et Elgheina (Érythrée), lorsque l’appareil essuie des tirs venus du sol. Le Flight Lieutenant Cecil Rowan-Robinson est alors blessé à la jambe, et son observateur, le Pilot Officer Alexander W. Donald, doit le remplacer aux commandes pour ramener l’appareil vers l’aérodrome de Port Soudan (Soudan). Le pilote reprend toutefois les commandes pour l’atterrissage à 7 h 40 ; la blessure semble sérieuse, son nom ne réapparaissant plus dans l’ORB après cette date. Un peu plus tôt, à 6 h 35, un second Bristol Blenheim (T1857) est envoyé pour photographier le secteur entre Agordat (Érythrée) et Keren (Érythrée). Bien qu’une escorte doive être assurée par le No.1 (SAAF) Squadron, les pilotes sud-africains ne parviennent pas à retrouver le bombardier, qui doit faire demi-tour en raison de la présence de Fiat CR.42 sur zone.[3]

Bristol Blenheim Mk IV du No.14 (RAF) Squadron. Source : 14 Squadron Association

Front sud

La Regia Aeronautica voit sa situation continuer de se dégrader. Selon le journal du Tenente Tardini (8a Squadriglia, 25 bis Gruppo BT) :

« l’escadrille ne dispose que d’un appareil en service ; encore faut-il accepter de considérer comme pilotable un appareil qui a déjà dépassé ses limites d’heures de vol. »[4]