8 – 10 Novembre 1940

8 - 10 Novembre 1940

Front Nord

Si le gros de la bataille de Gallabat – Metemma est passé, le Major-General William Platt reprend la main. Il décide, alors, de s’orienter vers une nouvelle méthode en employant la Gazelle Force. Cette dénomination désigne un ensemble, sous les ordres du Colonel Frank Messervy, composé d’éléments provenant de la Indian 5th Infantry Division, notamment un régiment de reconnaissance motorisé, les Skinner’s Horses. Cette unité, qui par certains côté rappel le Long Rand Desert Group, est chargée de mener un certain nombre de raids éclaire sur la frontière afin de rendre le secteur intenable pour les Italiens. En parallèle, avec le 10th Baluch Regiment l’ensemble de ces actions vont progressivement contraindre les Italiens à se replier sur la position fortifiée de Metemma et abandonner Gallabat. Le type d’opération mené par la Gazelle Force est notamment illustré par les souvenirs du Pilot Officer Eric Smith :

« (…) Face à eux, la Gazelle force du Lieutenant-Colonel Masservy avec tout juste 1 000 hommes. La mission consiste à faire croire à l’existence de défenses puissantes pour prémunir toute offensive adverse. (…) De son côté, notre B Flight est à la disposition du Colonel. Nous avons, rapidement, appris à effectuer des attaques au ras du sol afin d’appuyer la force mobile. Cette dernière dispose de sept automitrailleuses Rolls-Royce (datant de la Première Guerre mondiale), neuf camions équipés d’une mitrailleuse Vickers et de cinq Howitzers. Nos Hardy, au nombre de huit, sont équipés de seize petites bombes antipersonnel de 20lb. La stratégie est la suivante : le B Flight attaque en premier en larguant toutes les bombes et en effectuant plusieurs fausses passes pour maintenir la pression ; puis la colonne mobile intervient pour encercler l’adversaire, tandis que les Howitzers commencent à les pilonner. Depuis les airs, tout cela ressemble aux films de cowboy et d’Indiens. Dans le même temps, trois camions sont chargés d’apporter le ravitaillement en carburant et munition sur un terrain jugé apte pour accueillir nos avions. Une fois, le ravitaillement effectué, nous devons redécoller pour effectuer une dernière attaque, tandis que la colonne mobile profite de l’occasion pour rompre immédiatement l’affrontement, foncer à toute vitesse pour récupérer nos camions et les Howiters et rentrer dans nos lignes. Selon les documents italiens, ces escapades avaient une influence très mauvaise sur nos adversaires, puis le Duca d’Aosta avait donné l’ordre à la chasse italienne d’abattre à tout prix ces maudits Hardy. »

Dans le même temps, l’activité aérienne reste constante notamment pour la Regia Aeronautica qui continue d’envoyer plusieurs bombardiers. La situation est plus calme pour les Sud-Africains du No.1 (SAAF) Squadron qui sont en attente de renfort. Quatre Gloster Gladiator du No.2 (SAAF) Squadron décollent du Kenya pour rejoindre le Soudan. L’un des chasseurs est, cependant, perdu le 9 novembre durant le transfert lorsque les troupes soudanaises ouvrent le feu sur les avions. Le N5813 est endommagé, ce qui contraint le Lieutenant Ronald Dimmock à se poser en catastrophe sur une île du Nil, à 16 km au sud de Juba.

Deux Gloster Gladiator Mk II, du No.2 (SAAF) Squadron volant en direction de Khartoum afin de renforcer le No.1 (SAAF) Squadron au Soudan. Trois appareils (N5851, N5815 et N5813) décollent à cet effet, le 9 novembre 1940 sous la conduite du Captain Gerald J. le Mesurier. Collection : SAAF Museum, via Tinus le Roux.

Gloster Gladiator N5813 du No.2 (SAAF) Squadron. Collection : SAAF Museum Swartkops via Tinus le Roux.

Le Gloster Gladiator Mk II, N5813, après son atterrissage forcé. Le Lieutenant Ronald Dimmock est seulement légèrement blessé. Il trouvera la mort, le 7 mai 1941, durant un vol de convoyage depuis Takoradi. Collection : SAAF Museum, via Tinus le Roux.

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