20 Novembre 1940

20 Novembre 1940

Front Nord

Comme la veille, les Bristol Blenheim, basés à Aden, continuent à multiplier les attaques contre Assab. Cette fois, le No.39 (RAF) Squadron ouvre la voie avec trois Bristol Blenheim entre 23 h 30 et 2 h 30. Ils sont suivis par deux autres appareils du No.8 (RAF) Squadron entre 2 h 20 et 5 h. Enfin, le No.11 (RAF) Squadron termine cette série en envoyant un avion entre 9 h 10 et 13 h 5.

En tout, dix-huit sorties ont été effectuées sur Assab en deux journées. Ces bombardements ont visé divers objectifs comme le port, des dépôts de carburant ou l’aérodrome. Cependant, force est de constater que le résultat semble assez dérisoire comme l’indiquent les rapports des équipages. La mention qui revient le plus est : « résultats inconnus ». En outre, lorsque les bombes touchent au but, la seule conséquence semble être de mentionner un début d’incendie. Il est, ainsi, difficile d’évaluer l’impact de ces attaques à la seule lumière des archives britanniques. Une chose est sure les trois escadrons sortent de cette série littérairement épuisée. Ainsi, le No.39 (RAF) Squadron n’effectue plus aucune mission après cette date.

Le 24 novembre, instruction est donnée de préparer le transfert vers l’Égypte. Il en est, de même, pour le No.11 (RAF) Squadron. Les deux unités quittent définitivement Aden pour être redéployées à Helwan où ils participeront, désormais, aux opérations en Afrique du Nord. Ce premier retrait du théâtre d’opérations peut être interprété de deux façons différentes. Il montre, d’une part, l’aspect relativement secondaire de l’Afrique orientale et la priorité donnée au front africain septentrional. Néanmoins, il permet de mettre en évidence la difficulté toujours plus grande de la RAF à Aden pour maintenir ses unités en état opérationnel. Ainsi, les opérations depuis la fin de la campagne de Somalie ont progressivement chuté au sein de chacune des trois unités à un rythme de plus en plus faible, tandis que les phases de maintenance ont été en forte augmentation. La multiplication des bombardements combinés traduit encore cette situation. Il n’est, donc, pas surprenant de voir partir sans leurs appareils qui sont immédiatement reversés au No.8 (RAF) Squadron. Dans tous les cas, le rédacteur du No.11 (RAF) Squadron est assez réaliste en commentant que le déploiement en Afrique du Nord est

« relativement bien reçu par l’ensemble du Squadron après plusieurs mois particulièrement frustrants et des missions aux résultats très modérés voir faible, malgré la satisfaction d’avoir contribué au le travail nécessaire. »

 

La Regia Aeronautica est aussi active durant la journée avec plusieurs attaques contre Aden. Si les pilotes du No.94 (RAF) Squadron sont devenus des spécialistes dans les décollages sur alerte sans rencontrer l’adversaire, les événements sont cette fois différents pour le Squadron Leader William T.F. Wightman. Il décolle à 3 h 40, aux commandes du Gloster Gladiator N5627, et intercepte un Savoia-Marchetti SM.81 de la 15a Squadriglia BT (Colonello Francesco Via ; Sottotenente Vincenzo Priore) vers 4 h 15 à l’est de Khormaksar. L’appareil adverse est, alors, éclairé par les projecteurs et le Squadron Leader William T.F. Wightman peut lui plonger dessus. Il ouvre le feu sur le Savoia-Marchetti SM.81 qui commence rapidement à émettre une fumée noire, puis à piquer vers la mer. L’équipage italien peut abandonner l’appareil avant que ce dernier ne s’écrase.[1]

[1] Combat Report Form n°187. Kew : TNA, AIR 27/758 ; No.94 (RAF) Squadron : Operations Record Book (Form 540 and Form 541). Kew : TNA, AIR 27/753 ; SHORES, Christopher ; RICCI, Corrado. Dust Clouds in the Middle East – The Air War for East Africa, Iraq, Syria, Iran and Madagascar, 1940 – 1942. London : Grub Street, 2010 (Reprinted). p. 78 ; SHORES, Christopher. Those other Eagles. London : Grub Street, 2004. p.645 ; CANWELL, Diane ; SUTHERLAND, Jon. Air War East Africa (1940 – 1941). The RAF versus the Italian Air Force. Barnsley : Pen and Sword Aviation, 2009. p. 77.

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