21 Janvier 1941

21 Janvier 1941

Front nord

L’avant-garde de la 5th Indian Division pénètre en territoire érythréen et s’empare du village d’Aicota (Érythrée) à 10 h 30. La 10th Indian Infantry Brigade progresse ensuite vers l’est, en direction de Biscia (Érythrée), et entre en contact avec l’arrière-garde italienne. De son côté, la 11th Indian Infantry Brigade atteint le fort de Keru (Érythrée), à environ 60 km à l’est de Kassala (Soudan). Les troupes britanniques sont toutefois arrêtées par une position défensive adverse où s’est retranchée la XLI Brigata Coloniale (Generale Ugo Fongoli), forte de cinq bataillons.

L’avancée de la Gazelle Force est plus difficile. En effet, cette dernière menace le flanc des troupes italiennes. Le commandement ordonne au Capitano Amedeo Guillet de charger les troupes britanniques avec le Gruppo Bande Amahara afin de retarder l’adversaire d’au moins 24 heures. Les cavaliers érythréens s’infiltrent de nuit et, à l’aube, lancent une charge sur les arrières de la Gazelle Force, totalement prise par surprise. Un premier groupe d’environ 60 cavaliers attaque le premier, larguant des grenades pour provoquer la panique chez l’adversaire. Une seconde charge, avec 500 hommes, est ensuite lancée pour exploiter la brèche dans la défense britannique. Les cavaliers érythréens ne sont finalement repoussés qu’au moment d’arriver au contact du QG et de l’artillerie de la Gazelle Force, grâce à l’intervention des Matilda et de plusieurs mitrailleuses. Si le Gruppo Bande Amahara subit des pertes non négligeables — 179 cavaliers tués et environ 260 blessés —, la Gazelle Force reçoit l’ordre de stopper sa progression, ce qui permet à l’ensemble des troupes italiennes de rejoindre les positions défensives à Agordat (Érythrée).

Selon un officier britannique :

« Alors que notre batterie prend position, nous apercevons soudain un groupe de cavaliers indigènes, dirigé par un officier sur un cheval blanc, charger depuis les collines au nord. Avec un courage impressionnant, ces soldats galopent jusqu’à une trentaine de mètres de nos canons, en tirant et lançant des grenades. Nous tournons en catastrophe nos canons de 180° et tirons quasiment au ras du sol. Certains obus tombent sans même exploser, tandis que d’autres déchirent le poitrail des chevaux. Nous sommes finalement obligés de recourir à nos mitrailleuses et à nos blindés pour repousser cette charge furieuse. »

 

Selon un document italien :

« (…) avec la mission de protéger la retraite de nos bataillons (…) grâce à une manœuvre habile et à l’intuition d’un commandant (…) durant une journée de combats acharnés, à pied et à cheval (…) il chargea à plusieurs reprises tout en menant ses unités à l’assaut d’un adversaire prépondérant (en nombre et en moyens), mettant le feu à des chars, atteignant le flanc des artilleries ennemies (…) malgré de lourdes pertes (…) le Capitano Amedeo Guillet (…) dans un moment particulièrement difficile de ce combat acharné, a guidé, sans se soucier du danger, une attaque contre des chars ennemis à l’aide de grenades à main et de bonbonnes d’essence. »

 

La Regia Aeronautica poursuit le harcèlement des troupes britanniques en engageant bombardiers et chasseurs. Inversement, la RAF demeure employée principalement hors de la zone de combat. Ainsi, le No.8 (RAF) Squadron dépêche quatre Bristol Blenheim Mk I pour bombarder la gare d’Aysha (Éthiopie) sur la ligne de chemin de fer en provenance de Djibouti (Djibouti), entre 13 h 20 et 16 h 25. De son côté, le No.14 (RAF) Squadron retourne sur le port de Massawa (Érythrée) avec trois appareils entre 22 h 25 et 23 h 45, mais les équipages ne parviennent pas à identifier la cible en raison d’une épaisse couverture nuageuse. Enfin, six Vickers Wellesley du No.223 (RAF) Squadron décollent pour une opération de soutien aux patriotes éthiopiens dans la région du lac Tana (Éthiopie), entre 22 h 25 et 2 h 25. Là encore, le bombardement reste sans effet : après avoir tourné dans le secteur pendant une heure, les équipages ne peuvent identifier aucune cible à cause du brouillard recouvrant les hauts-plateaux.

 

Le No.237 (Rhodesia) Squadron, dont deux Hawker Hardy patrouillent le secteur de Keru (Érythrée) dans la matinée, termine la conversion du C Flight sur Westland Lysander Mk II, (en remplacement des Hawker Audax).

 

Le No.1 (SAAF) Squadron poursuit également ses patrouilles au-dessus de la zone des combats. À 7 h 20, les Lieutenant Oscar B. Coetzee, Johan J. Coetzer, Hendrik J. Burger, Robin Pare et Denis L. Taylor décollent à bord de Gloster Gladiator pour intercepter une formation de Savoia-Marchetti SM.79 à l’ouest d’Aicota (Érythrée). Comme la veille, les Sud-Africains ne parviennent pas à intercepter l’adversaire. À la suite de ces échecs, il est décidé de diviser l’escadron en trois Flight répartis sur des terrains avancés au plus près du front :

  • A Flight (Oxo), à l’ouest de Kassala (Soudan) : Captain Gerald J. le Mesurier ; Lieutenant Servaas de Kock Viljoen, Hendrik J. Burger, Oscar B. Coetzee et Leonard le Clues Theron ;
  • B Flight (Kassala, Soudan) : Captain Brian J. L. Boyle ; Lieutenant Thomas A. W. Irvine, Robin Pare, E. A. Jarvis et Denis L. Taylor ;
  • C Flight (Kassala, Soudan) : Lieutenant John L. Hewitson, Johan J. Coetzer, P. H. Smith, Walter J. Townshend-Smith et K. A. Young.

 

Front sud

Comme la veille, à 8 h 00, six Fairey Battle du No.11 (SAAF) Squadron, sous les ordres du Major A. D. Irvine, décollent d’Archers Post (Kenya) pour bombarder l’aérodrome de Shashamané (Éthiopie), où au moins six appareils italiens sont signalés. L’attaque est conduite en deux vagues et les équipages revendiquent la destruction de trois Savoia-Marchetti SM.81 et l’endommagement de deux autres. En réalité, un seul bombardier aurait été détruit. Tous les Fairey Battle rentrent, malgré une défense antiaérienne jugée importante.

 

De son côté, le No.2 (SAAF) Squadron voit ses Hawker Fury multiplier les problèmes techniques en raison de la chaleur, qui fait bouillir l’huile dans les moteurs. Afin de remédier à la situation, un nouveau type d’huile est testé, avec un succès très relatif : « les appareils surchauffent magnifiquement et les mécaniciens sont totalement dégoûtés ». Finalement, ordre est donné d’interdire provisoirement de vol les Hawker Fury, tandis que le No.40 (SAAF) Squadron est chargé de prêter plusieurs Hartbees afin d’assurer l’alerte aérienne en remplacement. Ainsi, le Lieutenant Basil Guest et l’Air Corporal Potgieter (un mécanicien) sont chargés de patrouiller, toute la journée, le secteur de Lokitaung (Kenya) à bord de l’un de ces appareils. Selon le rédacteur du journal de marche du No.2 (SAAF) Squadron : « La chaleur, la poussière et les mouches sont en très bonne santé. La fin d’une journée parfaite. »

Revendications Alliés

No.11 (SAAF) Squadron

3 Savoia-Marchetti SM.81 détruits au sol et deux autres endommagés.

Fairey Battle

Aérodrome de Shashamané

Pertes Italie

 

1 Savoia-Marchetti SM.81 détruit au sol

 

Aérodrome de Shashamané


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