28 Août 1940
Front Nord
Trois Vickers Wellesley du No.223 (RAF) Squadron sont envoyés bombarder l’aérodrome de Barentu entre 5h00 et 9h00. L’attaque semble un succès puisque plusieurs coups directs sont observés sur les hangars, en feu. Toutefois, la défense antiaérienne italienne est relativement efficace puisque deux appareils (K8526 et K8528) rentrent endommagés à Summit et sont renvoyés à l’arrière pour réparation, réduissant la dotation de l’unité à cinq appareils[1].
Entre 5h30 et 10h30, les Français retournent exécuter une reconnaissance au-dessus du Somaliland avec le Glenn Marin 167-F n°102 (Flight Lieutnant Jacques Dodelier ; Warrant Officer Yves Trécan ; Flying Officer Pierre Fénot de Maismont ; Flight Sergeant Emile Lobato de Faria). Durant le vol, un Savoia-Marchetti SM.79 est aperçu sur l’aérodrome de Berbera[2].
Front Sud
La journée est surtout marquée par le grand succès du No.11 (SAAF) Squadron. En effet, dix Fairey Battle, divisés en trois formations, sont envoyés sur Mogadiscio. Une fois de plus, les IMAM Ro37bis de la 110 Squadriglia RT essayent de s’interposer, mais la vitesse des Fairey Battle leurs permet de s’échapper sans dommages importants. Une concentration importante de véhicules est attaquée. Si les équipages rapportent plusieurs coups au but, la reconnaissance photographie confirme la réussite du bombardement puisqu’au moins 800 véhicules apparaissent détruits. Des télégrammes de félicitation, provenant de Londres et Pretoria, pleuvent immédiatement et les équipages engagés obtiennent un week-end de permission à Nairobi. La vérité sera, cependant, découverte lors de la capture de la ville. Selon le Major Robert H. Preller :
« la grosse blague a été la découverte des véhicules que nous avions bombardés avec un tel succès. (…) Maintenant nous découvrons qu’il s’agit d’une collection de vieux véhicules obsolètes abandonnés depuis la guerre d’Abyssinie en 1935. L’importante colonne de fumée noire provenait d’une décharge de pneus usés (…) »[3].
Après une longue série de missions monotones, le No.237 (Rhodesia) Squadron connait une certaine excitation lorsque le Hardy K4319 (Flying Officer Stan E. Flett ; Corporal John Gray) croise trois Caproni Ca.133 lors d’une reconnaissance au-dessus de la rivière Tana. L’équipage décide de prendre en chasse les bombardiers, mais les italiens sont perdus de vue à l’approche de Garissa. Ces derniers attaquent peu après l’aérodrome de Buna, sans résultats vers 18h00[4].
Enfin, quatre Junkers Ju.86 du No.12 (SAAF) Squadron partent bombarder l’aérodrome de Jimma, mais les mauvaises conditions météo, ainsi que l’imprécision des cartes empêchent les équipages de trouver la cible[5].
[1] « 28 august 1940 » 223 Squadron RAF : Operations Record Book (Form 540 and Form 541), op. cit.
[2] « 28 august 1940 » 8 Squadron RAF : Operations Record Book (Form 540 and Form 541), op. cit.
[3] « 28 august 1940 » 11 Bomber Squadron SAAF, War Dirary, op. cit.; « 28 august 1940 » Narrative northern operations SAAF, August 1940, op. cit.; J.-A. Brown, A gathering of eagles, the campaigns of the South African Air Force in Italian East Afica (1940 – 1941), op. cit.; Ibid., p. 60 à 61; C. Shores et C. Ricci, Dust Clouds in the Middle East, op. cit., p. 57; J. Sutherland et D. Canwell, Air War East Africa, the RAF versus the Italian Air Force, op. cit., p. 65.
[4] « 28 august 1940 » 237 Squadron RAF : Operations Record Book (Form 540 and Form 541), op. cit.
[5] « 28 august 1940 » 12 Bomber Squadron SAAF, War Dirary, Kew – TNA, AIR 54 / 4.