22 Juin 1940

22 Juin 1940

Front Nord

Les Italiens sont de retour au-dessus de la Côte française des Somalie avec une force conséquente. La journée commence très tôt puisque trois Savoia-Marchetti SM.81 de la 63 Squadriglia BT attaquent le port de Djibouti entre 03h40 et 7 h 55. Ils sont suivis par cinq IMAM Ro.37bis de la 110 Squadriglia RT (dont le commandant, le Colonello Mario Pezzi) escortés par un Fiat CR.32 de la 410 Squadriglia CT (Capitano Corrado Ricci) et trois Fiat CR.42 de la 413 Squadriglia CT, entre 5 h 40 et 8 h 30. Néanmoins, le IMAM Ro.37bis M.M.10767 est détruit à l’atterrissage.

Capitano Corrado Ricci (410 Squadriglia CT). Collection : Håkan Gustavsson – Biplane Fighter Aces from the Second World War

 

À 08h05, deux Savoia-Marchetti SM.79 de la 7 Squadriglia BT décollent d’Addis-Ababa pour bombarder l’aérodrome. L’attaque est effectuée vers 10h15, les pilotes revendiquant plusieurs coups au but contre des hangars, et l’ensemble des appareils est de retour à 12 h 35. Enfin, une dernière mission est menée à partir de 13 h 30 par trois Savoia-Marchetti SM.79 (6 Squadriglia BT) mais deux appareils doivent rentrer immédiatement à la base pour problèmes techniques.

Dans le même temps, l’aérodrome de Dire Daua est attaqué entre 12 h et 13 h par des appareils inconnus. Certaines sources font mention de Potez 65 français, mais il s’agit probablement de Bristol Blenheim puisque les No.39 (RAF) Squadron et No.11 (RAF) Squadron y envoient cinq appareils (deux + trois) entre 11 h et 15 h 10 qui y revendique la destruction d’au moins un appareil au sol. Alerté de l’arrivée des bombardiers, le Sottotenente Miroslav Komjanc (413 Squadriglia CT) essaie de rejoindre son Fiat CR.42 mais celui-ci est endommagé par une bombe. Le Sergente Maggiore Gaetano Volpe (410 Squadriglia CT) n’est guère plus chanceux puisque le moteur de son Fiat CR.32 (M.M.4648) refuse de démarrer. Un autre chasseur est endommagé par le bombardement tandis qu’un membre de personnel au sol est tué et deux autres blessés. Selon le Capitano Corrado Ricci :

« Alors que nous allions déjeuner, une pluie de bombes s’abat sur nous (…), certains couraient s’abriter, d’autres se couchaient au sol (…), les vitres explosaient, le bâtiment tremblait et une pluie de débris et poussières nous couvraient. Les explosions ne semblaient jamais s’arrêter. Le Cap Corrado Santoro étions couchés au sol, tandis que l’enfer continuait de se déchainer : nous étions blêmes. Aussitôt que les explosions se sont tuées nous avons couru vers la piste. Les trois bombardiers avaient surpris tout le monde : un conducteur avait été tué, touché par un éclat ; le Col Mario Pezzi m’a, alors, montré quelques morceaux de métal en expliquant : « pour ces quelques morceaux de fer, une vie est parte et je dois maintenant écrire une lettre à sa mère ! ». Deux autres membres du personnel au sol avaient été légèrement blessés, un chasseur brulait en bordure de piste. Le S Ten Miroslav Komjanc était en alerte et avait essayé de rejoindre son Fiat CR 42 tandis que son mécanicien démarrait le moteur. Mais, alors, qu’il ajustait son parachute, plusieurs bombes sont tombées près de lui et l’onde de choc l’a projeté au sol, tandis que son appareil prenait feu. Il racontait cette histoire à Santoro, en lui disant tout son désespoir d’avoir perdu son appareil. Cependant, il ne se rendait pas compte que la chance extraordinaire qui l’avait eu »

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