Introduction

Introduction

Après la chute de la Somalie Britannique, le théâtre d’opérations va entrer dans une phase d’accalmie jusqu’à la fin 1940. En effet, les deux principaux belligérants sortent épuisés des premiers mois de combat, tandis qu’une situation d’arrêt s’impose dans les opérations terrestres.

En effet, malgré ses victoires la Regia Aeronautica doit reconnaître des pertes assez lourdes et difficiles à compenser en raison de l’absence de liaison avec la métropole. Dès lors, pour le commandement, une seule décision s’impose : limiter au maximum les opérations et reconstituer des réserves dans l’attente des événements futurs. Au sol, les mêmes impératifs sont énoncés puisque les préalables nécessaires à la stratégie de défense ont été remplis. Comme une offensive vers le sud (Kenya) ne procure aucun avantage immédiat et que celle vers l’Égypte à travers le Soudan (mentionnée par plusieurs auteurs) tient plus du fantasme qu’autre chose, l’objectif désormais est d’attendre les futurs événements.

La RAF n’est pas dans une situation meilleure puisque les attaques aériennes contre l’Érythrée n’ont procuré que des résultats négligeables pour des pertes relativement importantes (surtout en usure du matériel vis-à-vis d’avions obsolètes et d’installations de maintenance réduites), tandis que la défense e la Somalie britannique a été très coûteuse. Ainsi, les escadrons sur Vickers Wellesley, au Soudan, sont désormais dans l’obligation de se regrouper pour espérer aligner quatre ou cinq bombardiers, et ceux basés à Aden doivent recouvrer des pertes. Par exemple, les No.11 et No.39 (RAF) Squadron n’ont plus que cinq Bristol Blenheim Mk I). À cela s’ajoute le retrait progressif d’unités pour rééquipement ou redéploiement sur d’autres théâtres d’opérations. La situation est semblable au sol puisque les Britanniques ne disposent pas encore des moyens suffisants pour envisager une opération.

Finalement, c’est vers le troisième acteur, la SAAF, que se déplace le centre de gravité. En effet, après des débuts difficiles, le mois d’août voit un renforcement substantiel. Ainsi, le No.11 (SAAF) Squadron fait son retour avec une dotation complète en Fairey Battle. Or, si cet appareil a montré ses limites en Europe, il est en mesure de faire des merveilles en AOI grâce à sa capacité en bombes et sa vitesse par rapport à ses opposants potentiels. En collaboration avec les Junkers Ju.86 du No.12 (SAAF) Squadron, les Sud-Africains sont, alors, en capacité de lancer une véritable Bomber Offensive en direction de la Somalie et du Sud éthiopien. S’ajoute à celle le déploiement progressif de la chasse. Après son court passage, en juin, les rares appareils avaient été chargés d’assurer la protection des ports kényans. Mais, à partir de début août, les premiers éléments sont de retour sur les terrains avancés, renforcés progressivement, par plusieurs Gloster Gladiator récupérés en Égypte. De là se crée une différenciation entre le No.1 (SAAF) Squadron au Soudan, et le No.2 (SAAF) Squadron au Kenya. Toutefois, les premiers combats s’avèrent des plus difficiles en raison du manque d’appareils modernes et de l’inexpérience des pilotes sud-africains. De ces débuts, le commandement adopte rapidement une doctrine destinée à se développer, à partir de la fin 1940 : si la chasse sud-africaine n’est pas en mesure d’éliminer son adversaire dans le ciel, elle devra écraser la Regia Aeronautica au sol.

 

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